Le Pérou fut pour nous un véritable coup de cœur, en tout on y aura passé presque un mois et demi. Quand on aime on ne compte pas, mais surtout prendre son temps permet de découvrir un pays différemment et de vivre des expériences plus authentiques. Après avoir atterri à Lima où nous avons rapidement visité les ruines de Huaca Pucllana, nous avons ensuite filé vers les sommets de la cordillère blanche. Arrivés à Huaraz, il aura fallu s'acclimater à l'altitude pour être prêt à passer la barre des 5000 mètres et atteindre le glacier Pastoruri (pour situer: le Mont Blanc c'est 4800 mètres). À cette altitude la végétation est particulièrement étonnante, c'est ici que nous avons pu observer le Puya Raimondi, un cactus géant qui fleurit tous les 100 ans et meurt juste après sa floraison. Avant d'entamer la montée, nous nous sommes gavés de feuille de coca pour pouvoir grimper jusqu'au glacier sans trop subir... Pendant les dernières 45 minutes qui nous en séparent, le souffle se fait court, mais à l'arrivée on oublie la fatigue et on s'extasie sur la panorama qui s'offre à nous. Il faut savoir que cette merveille de la nature est victime du réchauffement climatique, le glacier Pastoruri à déjà perdu 25% de sa taille ces 30 dernières années et aura complètement disparu dans moins de 10 ans!

Pour notre deuxième excursion à Huaraz, nous avons choisi le trek de la laguna 69. Au cours de la randonnée, nous sommes entourés de quelques-uns des plus beaux pics d'Amérique latine, de vallées verdoyantes et de cascades qui découlent directement des glaciers environnants. Il aura fallu grimper 900 mètres de dénivelé positif pour atteindre la somptueuse lagune turquoise qui se trouve à 4600 mètres d'altitude. Après 2 h 30 de montée sportive, nos efforts seront largement récompensés, le spectacle est divin. L'incroyable couleur de l'eau et les glaciers qui l'encerclent nous envoient tellement d'ondes positives qu'on se dit que ça pourrait être très cool de faire des treks de plusieurs jours un de ces quatre...

Puis, on a quitté Huaraz pour aller poser nos sacs dans l'oasis de Huacachina. Cette oasis, qui se situe aux portes du désert, ressemble parfaitement à l'idée que l'on peut s'en faire: un joli point d'eau entouré d'énormes dunes de sable. Malheureusement la ville est sale, polluée et n'a que peu d'intérêt excepté un : faire du sandboard ou/et du buggy. Nous avons choisi l'option sandboarding et on s'est vraiment éclaté (au sens propre comme au figuré) en dévalant les pentes à pleine vitesse sur nos planches en bois déjà bien usées. Ces descentes de plusieurs dizaines de mètres étaient vraiment sensationnelles... tout autant que les impressionnantes chutes auxquelles on aura eu droit. On a fini la journée en bouffant beaucoup de sables, riant aux larmes, heureux comme des gosses.

L'étape suivante de notre voyage fut la jolie ville de Cuzco. L'ancienne capitale Inca, nous a tout de suite plu avec ses bâtiments historiques, ses ruelles pavées bourrées de charme et ses cholitas toujours accompagnées de leurs lamas. On s'y est senti si bien, qu'on est restés là une dizaine de jours pour flâner, se reposer et en apprendre un peu plus sur le riche héritage et les croyances des gens du coin. C'est ici que nous avons partagé un moment inoubliable et quelque peu irréel avec la chamane chez qui nous logions. Une expérience spirituelle puissante, émotionnellement intense et difficile à décrire, qui restera un des moments les plus forts de ce tour du monde.

Tout proche de Cuzco se trouve la montagne Vinicunca, plus célèbre sous le nom de Rainbow Mountain, qui culmine à 5200 mètres d'altitude. Après un réveil plus que matinal à 3h et 3h de minibus plus tard, nous voilà prêt à gravir les mille mètres de dénivelé qui nous séparent de ces sommets aux lignes multicolores. Entre temps, nous traversons de jolis pâturages où gambadent paisiblement des centaines d'alpagas et les panoramas qui se succèdent sont exceptionnels. La dernière montée est dure, le manque d'oxygène se fait sentir tout comme le froid. Arrivée en haut, la vue est sublime mais, nous sommes loin d'être les seuls à être venus admirer le paysage... la foule est vraiment nombreuse et on a comme l'impression d'être à Disneyland, ce qui enlève un peu de son charme au lieu.

Nous avons ensuite mis le cap vers l'emblématique Macchu Picchu. Étape incontournable pour quiconque voyage au Perou, ces mystérieuses ruines me faisaient de l'œil depuis un bon moment et il me tardait d'y mettre les pieds. La déception n'en fut donc que plus grande, puisque je suis tombée très malade la nuit précédant notre ascension... Laurent y est allé seul et la météo lui a été plus que favorable. Le ciel dégagé offrait une vue spectaculaire, comme vous pouvez le voir sur les photos qu'il a prises. Pour ma part, j'y suis retournée le lendemain, très moyennement remise (il fallait quand même essayer ...) Mais le brouillard était si épais que je n'ai pas vu grand-chose. La cité perdue dans les nuages avait un petit côté mystique mais soyons honnête, en ce qui concerne la partie majestueuse ce sera pour une prochaine fois. Pour me réconforter et reprendre des forces, nous sommes allés passer quelques jours à Santa Teresa où se trouvent les magnifiques eaux thermales de Cocalmayo.

Pour terminer ce fabuleux voyage, nous sommes allés passer quelques jours à l'Isla Taquile, qui se trouve sur le lac Titicaca. L'île est perchée à 3950 mètres d'altitude au-dessus du niveau de la mer et est comme figée dans le temps. Ici il n'y a ni électricité ni eau courante. Les habitants portent tous l'habit traditionnel et la grande majorité parle l'Aymara. Quant aux ressources et revenus, ils sont partagés équitablement au sein de la communauté. Les femmes filent la laine et ce sont les hommes qui tricotent. Le calme y règne, il n'y a ni voiture, ni chiens (seul les chats, moins bruyants, y sont tolérés). Nous avons réellement apprecié nous balader sur ces chemins terreux, où se succèdent de belles arches en pierre. Le point culminant de l'île permet d'admirer les jolies terrasses agricoles et ce lac d'un bleu profond qui s'étend à perte de vue. Voilà, il est déjà temps de quitter cet endroit si particulier et paisible, pour nous diriger vers la Paz en Bolivie.

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