On a commencé notre voyage par la Havane, ville coloniale où le temps s'est arrêté. Les maisons aux façades décrépies ont leurs portes grandes ouvertes et les vieilles voitures américaines dégagent une puissante odeur de carburant. Ici, les enfants jouent au ballon pendant que les vendeurs ambulants et les chauffeurs de taxis interpellent à tout-va, le tout sur un fond de musique cubaine joué en continue. Toutes ces couleurs et ces bruits animent la ville d'une belle énergie.

On s'est ensuite arrêté quelques jours dans la tranquille vallée de Viñales où chaque casa à au moins un fauteuil à bascule sous son porche. C'est le point de départ idéal pour aller explorer les fameuses mogotes. Ces étranges formations géologiques sont en fait d'imposantes collines calcaires aux formes arrondies. En se baladant dans les environs, on refait un bon un peu plus loin dans le passé. Les charrettes sont tirées par d'énormes bœufs et les paysans ont le visage marqué par le soleil et le dur travail des champs. On a eu la chance de rencontrer un adorable petit monsieur, (un sacré personnage qui n'arrêtait pas de nous parler du Che et de Fidel) qui nous a expliqué comment sont fabriqués les meilleurs cigares de Cuba!

La jolie ville de Trinidad fut notre dernier arrêt. Bien mieux conservée que La Havane, les maisons de la ville aux couleurs pastels y sont encore plus photogéniques. L'atmosphère change au cours de la journée, calme le matin et plus animée le soir. La musique cubaine raisonne un peu partout dans les rues pavées du centre-ville et il est très agréable de s'y promener sans but précis. Nous avons loué des vélos pour nous rendre à la Playa Ancon, mais nous avons préféré de loin nous arrêter dans les petites criques désertes qui bordent la route. L'eau est cristalline, juste parfaite pour s'y baigner!

Notre voyage à Cuba s'est un peu décidé à la dernière minute. On hésitait beaucoup entre le Belize, le Costa Rica et Cuba. On s'est dit qu'il valait mieux visiter Cuba avant que les années passent et que l'île perde de son authenticité... mais après deux semaines de voyage, le bilan est mitigé. Alors certes, en deux semaines nous n'avons eu qu'un tout petit aperçu, mais juste assez pour se faire une idée... Le gros point négatif de Cuba c'est que tout est excessivement cher, les prix sont les mêmes qu'aux USA où qu'en Europe, sauf que la qualité du service n'est pas toujours au rendez-vous. Je ne suis pas contre le fait de payer 3 ou 4 fois plus cher qu'un local mais 10 à 30 fois, ça me paraît un peu excessif. Le logement dans les casa particular permet de côtoyer les locaux et d'en apprendre un peu plus sur leur mode de vie. Ici l'éducation et la santé sont gratuites, mais il faut savoir qu'un chauffeur de taxi gagne en 3h de travail le salaire mensuel d'un chirurgien... Où est la logique ? Certains produits de base sont extrêmement compliqués à trouver et donc cher... Par exemple, nos premiers hôtes à La Havane nous expliquaient que trouver du papier toilette c'est une galère, tu peux faire la queue pendant des heures pour en acheter sans être sûr de repartir avec le saint graal. Ici il est courant de faire la queue pour tout, partout, pendant des heures. Alors le point positif c'est que du coup, tu papotes avec tout le monde! On devient vite sociable à Cuba. Le fait de ne pas avoir Internet y est sûrement pour beaucoup. Personne n'a le nez sur son telephone, il est donc plus facile d'engager la conversation avec ses voisins! Et ça, c'est un truc que tu ne trouves nulle part ailleurs... Un autre point positif à Cuba: la musique ! Il suffit de mettre le nez dehors pour entendre des airs entraînant et se rendre compte à quel point les cubains sont festifs et passionnés de musique. Malheureusement nous avons dû écourter notre séjour car les dépenses quotidiennes ne rentraient pas dans notre budget tour du monde. On est parti de Cuba, exaspéré et fasciné à la fois. Il ne faut pas oublier de relativiser, car nous sommes conscients que Cuba est un pays à part. Sa révolution communiste ainsi que l'embargo des années 60 imposé par les Américains, font de cette île des Caraïbes, un lieu particulier avec des problématiques qui lui sont propres. Ce qui fait le charme de Cuba est donc ironiquement ce qui fait aussi ses plus grandes faiblesses. Si on regarde un peu trop longtemps les belles voitures d'époque et les immeubles colorés, on se rend vite compte que tout tombe en ruine, que les épiceries sont quasiment vides et que derrières le sourire de ses habitants se cachent peut-être parfois une profonde tristesse...

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