Nous avions hâte de découvrir l'île du Sud de la nouvelle Zélande. Tout le monde nous en avait dit le plus grand bien... Entre sa nature prédominante, ses vastes étendues inhabitées, sa faune endémique et ses randonnées extraordinaires, ce côté du pays nous promettait beaucoup. Fraîchement débarqués du ferry, nous nous sommes dirigés directement vers la petite ville de Kaikoura où nous avons commencé plutôt fort. Ancien port connu pour la chasse à la baleine c'est aujourd'hui devenu un lieu où le mammifère géant est protégé. Nous sommes donc allés à la rencontre d'un des plus gros animaux sur notre planète: le cachalot (20 mètres de long pour 60 tonnes en moyenne). Chanceux, nous avons pu observer durant quelques minutes, trois beaux spécimens venus respirer à la surface puis, replonger à la verticale avec une grâce indescriptible. Nous avons aussi fait un bon bout de chemin avec un banc d'une centaine de dauphins très joueurs. Un spectacle hors norme qui nous a emplit de bonheur et que nous ne sommes pas prêts d'oublier.

Nous sommes ensuite repartis vers le parc national Abel Tasman, réputé pour ses belles plages de sable orange et pour sa faune. Un moment agréable où nous avons pu nous balader sur des baies désertiques et observer au calme plusieurs espèces d'oiseaux endémiques tél que le Weka, qui ne vole pas et qui est très curieux.

Puis on s'est dirigé vers la Golden Bay, nous avons fait une halte de quelques jours dans la ville hippie de Takaka où l'on a rencontré pleins de français hyper cools (coucou Jess, Remi, Brice et tous les autres.) On s'est aventuré à Spit Farewell, qui se situe à la pointe extrême nord de l'île du Sud et qui est en fait un immense banc de sable, long de 26 kilomètres, qui s'élance dans la mer Tasman. C'est aussi un lieu tristement connu pour ses nombreux échouages de cétacés. Nous n'avons pas vu de squelettes mais des personnes rencontrés sur place nous on décrit un véritable cimetière. Ce n'est pas plus mal de ne pas être tombé dessus, on garde un joli souvenir de ces imposantes dunes de sable aux allures de désert.

Un peu plus au Sud, bordé par une nature luxuriante se trouve la plage de Wharariki. Il faut d'abord traverser de jolies prairies vallonnées ainsi qu'un petit sous bois pour enfin apercevoir les sublimes arches de cette plage et s'aventurer dans ses mystérieuses grottes. C'est aussi dans les parages que se trouve l'arche du cape Farewell. Pour accéder aux sommets de ces célèbres falaises verdoyantes, il faut emprunter un chemin bucolique, entouré de vaches et de milliers de moutons. Un tableau d'une beauté singulière où l'ou se retrouve en face à face avec une nature brute, puissante et encore intacte.

En continuant de longer la côte ouest de l'île, nous avons pu découvrir une nouvelle curiosité géologique: les Pancake rocks. Ces falaises composées de multiples couches de sédiments et de calcaire, ont été façonnées par l'érosion depuis 30 millions d'années. Résultats avec un peu d'imagination, on dirait que des milliers de pancakes ont été empilés les uns sur les autres. Nous avons aussi fait un petit détour par les gorges d'Hokitika pour aller admirer ses eaux d'un bleu turquoise presque irréel.

Pendant ce voyage, nous avons eu la chance de vivre une expérience unique en survolant de près le Glacier Franz Josef. Le nom de ce Glacier en Maori est Kā Roimata o Hine Hukatere, qui signifie les pleurs d'Hine Hukatere. La légende raconte qu'une jeune fille du coin, passionnée par la montagne, invita son bien-aimé à l'accompagner en expédition. Celui-ci mouru tragiquement dans une avalanche. Anéantie par la perte de son grand amour, Hine Hukatere pleura tant que les dieux décidèrent d'immortaliser sa peine en gelant ses larmes. J'adore toujours autant les légendes! Revenons sur le tour en hélico, c'était notre première fois et on était surexcités à l'idée de monter dans un de ces engins volants. Le vol nous a émerveillé du début à la fin en nous offrant des vues spectaculaires sur le champ de glace. Avant de redescendre sur terre, l'hélicoptère s'est délicatement posé au sommet du glacier pour nous laisser le temps de contempler la splendeur immaculée de cet environnement alpin.
L'hélicoptère est devenu la seule manière d'approcher le glacier, car depuis quelque temps les éboulements sont trop nombreux et l'accès au glacier est dorénavant restreint. Malheureusement depuis 2008, le majestueux Franz Josef fond silencieusement à vitesse grand V et à ce rythme, d'ici 30 ans il aura complètement disparu...

Un autre grand classique de la Nouvelle-Zélande est de parcourir l'un des nombreux fjords qui se trouvent au Sud de l'île. Le Milford sound est un des plus connus et accessoirement l'un des plus visités. Pour arriver jusqu'à ce joyau de la nature, il faut emprunter la sinueuse Milford highway qui est remplit de paysages enchanteurs. En chemin, nous avons pu faire la connaissance du Kea. Ce perroquet endémique de NZ, pas farouche du tout, est considéré comme l'un des oiseaux les plus intelligents au monde. Au bout de cette route, nous attend la star du coin, qui n'a pas volé son titre. Au fur et à mesure que le bateau avance vers la mer, les paysages se révèlent complètement envoûtants. Une fois de plus, les photos ne rendent vraiment pas justice à la beauté des lieux.

Après avoir vu autant de perfection, on se demande forcément si la dernière étape sera à la hauteur des précédentes. Et la réponse c'est qu'elle aura réussi à nous mettre une dernière grosse claque. L'étape en question, c'est le Aoraki / Mont Cook, qui est le plus haut sommet de NZ. Nous avons dans un premier temps, camper deux nuits d'affilées au bord du paisible Lake Pukaki, en attendant que le ciel se dégage. Un spot incroyable où nous avons apprécié nos derniers instants avec le van, avec en toile de fond quelques superbes sommets enneigés. Une fois la pluie passée nous avons entamé la randonnée menant jusqu'au Hooker glacier Lake. Le charme et la beauté des lieux se dévoilent petit à petit jusqu'au lac partiellement glacé qui se trouve au pied de l'imposant Mont Cook. Le glacier quant à lui se fait très discret, on le distingue retranché entre les montagnes. Il se retire tranquillement mais sûrement et viendra lui aussi à disparaître comme tant d'autres dans les années à venir. Cette randonnée est incontestablement à couper le souffle et vient clore en apothéose ce road-trip de dingue au pays des kiwis.

Galerie Photos